Martin Smolka

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Blue Bells or Bell Blues (2010-11)

for orchestra

Program Note:


(DE)

Eines der erstaunlichsten Phänomene, die man beobachten kann, wenn man Kirchenglocken hört, wird durch ihr Hin- und Herschwingen verursacht. In der Regel sinkt die Tonhöhe nach dem Schlag (wie die "Blue Note" im Jazz) einen Mikroton ab, um dann allmählich wieder anzusteigen. Ich fand es faszinierend, dieses Tonhöhenverhalten auf Orchesterklänge zu übertragen, vor allem auf Holzbläser.

Als ich an den Skizzen arbeitete, verbrachte ich zwei Monate am Meer. Dort habe ich, wie gebannt, das Wasser betrachtet. Diese Beobachtung bildete den "Cantus firmus" des Aufenthalts. Vielleicht haben meine Glocken deshalb eine blaue Farbe angenommen.

Blue Bells - Bell Blues. Bas ist mehr als nur ein Spiel mit vertauschten Wörtern und Bedeutungsverschiebungen. Es geht vor allem darum, dem Klang dieser Wörter zu sauschen. So viele "l"s. Der Klang der "l" ist rund und weich wie die Wellen des Meeres. Das "b" ist ebenfalls rund und strumpf, aber es kann sich überschlagen und brechen - wie die Brandung. Und das lange "ue" klingt wie Wind.

Die Partitur verlangt von den Musikern, dass sie das sichere Terrain der temperierten Stimmung verlassen und sich in den "interstellaren Raum" der Mikrointervalle begeben. Wie in den meisten Fällen ist es auch hier meine Absicht, den alten, verbrauchten Harmonien - wie dem a-Moll - eine neue Schönheit einzuhauchen.


Martin Smolka



(FR)

Un des phénomènes les plus surprenants que l’on puisse observer, lorsqu’on écoute les cloches d’une église sonner, est causé par leur mouvement de va et vient. D’une manière générale, la hauteur de la note après le coup baisse d’un micro-ton (comme la « note bleue » du jazz), pour ensuite, peu à peu, remonter. L’idée de reporter sur un orchestre ce changement de hauteur de note, et plus particulièrement sur les bois, me fascinait.

Alors que j’en étais au brouillon de l’œuvre, j’ai passé deux mois au bord de la mer. J’y ai contemplé l’eau comme si j’étais exorcisé. Cette observation a formé le « Cantus firmus » du séjour. C’est peut-être pour cette raison que mes cloches ont pris une teinte bleue. Blue Bells – Bell Blues. Cela représente plus qu’un jeu avec des mots intervertis et des glissements de sens. Il s’agit avant tout d’écouter le son de ces mots. Tellement de « l ». Le son du « l » est rond et souple comme les vagues de la mer. Le « b » est également rond et sourd, mais il peut basculer et se rompre – comme le ressac. Et le « ue » long tinte comme le vent.

La partition exige des musiciens qu’ils délaissent le terrain familier de l’harmonie tempérée pour se rendre dans l’espace « interstellaire » des micro-intervalles. Comme dans la plupart des cas, j’ai également l’intention d’insuffler ici une nouvelle beauté aux vieilles harmonies galvaudées – comme le “la“ mineur.


Martin Smolka


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